C’était il y a très longtemps, dans une galaxie lointaine. Le Gouverneur Paliokos dirigeait la petite colonie de la station Alpha 37. Paliokos était marié à la Princesse Ashia, fille du roi d’un système mineur d’une autre galaxie. La vie sur Alpha 37 tournait autour de l’exploitation des richesses naturelles, minerais, énergie, mais aussi d’une riche production agricole car l’atmosphère était favorable à la croissance de végétaux de toutes espèces. Alpha 37 vivait à l’écart des grandes routes intergalactiques et le temps s’y écoulait sans incidents majeurs. Les visiteurs y étaient plutôt rares et les colons jugeaient leur sort enviable. Le couple régnant n’avait qu’un seul regret, ne pas avoir d’enfant avec qui partager leur bonheur.
La Princesse Ashia évoquait souvent ce tourment avec Doria, son amie et confidente. Doria avait plusieurs enfants, qu’Ashia aimait comme elle aurait aimé les siens, ce qui l’autorisait à lui prodiguer ses conseils.
Malheureusement, rien n’y faisait. La princesse restait stérile. Doria savait que le souci ne venait pas du Gouverneur car elle avait pu goûter à ses ardeurs lors de fêtes galantes. À la naissance de son troisième enfant, un test génétique secret avait révélé que Paliokos en était bien le père. Elle suggéra donc aux malheureux dirigeants de procéder à une synthèse génétique pour donner naissance à un héritier.
Profitant d’une mission sur la planète majeure du système Alpha, Paliokos et Ashia se rendirent en toute discrétion dans un laboratoire pratiquant cette technologie nouvelle. Un robot-analyseur préleva le matériel biologique requis sur l’homme et la femme et après quelques minutes, un cylindre de verre et de titane leur fût remis tandis qu’un appareillage sophistiqué était embarqué dans leur vaisseau.
Dès leur retour, le synthétiseur fut transporté dans une chambre de leur palais, le cylindre soigneusement installé à l’intérieur. Après quelques jours, ils purent voir l’embryon prendre forme sur l’écran de contrôle. Quelques semaines plus tard, ce fût la silhouette du fœtus qui se dessina sur le moniteur. Lorsque le sexe de l’enfant se révéla, le Gouverneur convoqua six chevaliers Jedi pour perfectionner son génome.
Chacun des cinq premiers sages ajouta une qualité spécifique afin de créer un être optimal. À la beauté de sa mère et au courage de son père, ils ajoutèrent l’intelligence, la vitesse, la furtivité, la téléportation et la séduction. Comme le Maître des Chevaliers allait apporter sa touche, l’assemblée ressentit une onde glacée parcourir la pièce. Le sol vibra et les lumières clignotèrent quelques instants. Alors le Chevalier Noir fit son entrée. Il parcourut l’assemblée et s’adressant au Gouverneur énonça son imprécation d’une voix numérique.
— Puisque vous avez choisi de m’exclure de votre petite cérémonie, je dois imposer ma présence. Cette enfant aura certes des aptitudes extraordinaires, mais elles seront au service du côté obscur.
Une odeur nauséabonde se répandit dans la pièce puis l’air fût animé d’un curieux tremblement. L’instant d’après, il avait disparu. Les parents, un instant pétrifié par cette apparition, furent saisis de
consternation en entendant cette malédiction.
— Pendant cent ans elle dormira, puis un jeune chevalier pour la ramener viendra. Quand le premier sang coulera, du bon côté elle sera.
Ainsi parla le Maître des Jedi avant que les invités ne se dispersent. Quelques semaines s’écoulèrent encore puis vint le jour de l’ouverture. Le petit être parfaitement formé fut nommé Thalie et déposé sur le réceptacle prévu pour l’accueillir durant sa croissance. À peine l’enfant installée, la température descendit brusquement dans le palais. Un léger sifflement se fit entendre dans toutes les pièces et les portes se refermèrent hermétiquement pendant qu’un gaz soporifique se diffusait dans l’atmosphère. Le Gouverneur et la Princesse, les techniciens biologistes ainsi que tout le personnel présent furent plongés dans un profond sommeil.
Le bébé avait été installé dans son alvéole de croissance. Les systèmes assurèrent donc leur fonction nourricière pour que Thalie puisse se développer biologiquement. Le sommeil dans lequel elle était plongé ainsi que la basse température eurent toutefois pour effet de ralentir son métabolisme. Lorsque les cent années arrivèrent à leur terme, Thalie était devenue une splendide jeune fille de quinze ans. Elle avait une longue chevelure d’un noir de jais, un buste bien développé aux seins fermes, une taille fine ainsi que de longues jambes. Une fine toison sombre cachait la partie la plus intime de son corps juste nubile.
Le Maître des Jedi avait suivi de très loin le lent développement de l’enfant puis de la jeune fille. Quand il jugea le moment venu, il convoqua Lukas, le plus prometteur de ses padawans pour l’envoyer en mission.
— Sur Alpha 37 tu iras. Thalie tu chercheras puis une femme en feras.
Le jeune homme partit immédiatement vérifier son vaisseau pour franchir l’espace le séparant du système Alpha. Lorsqu’il se posa sur l’astroport, la vie semblait normale. Il parcourut rapidement les rues de la cité où les colons vaquaient à leurs occupations. Il entra dans un établissement de divertissement pour essayer d’obtenir des informations sur Thalie. Une musique assourdissante agressa ses sens dès qu’il franchit la porte. Il dut adapter son réducteur auditif pour percevoir les conversations. Une créature au parfum capiteux vint se coller contre lui. Il sentit les seins lourds se plaquer contre son dos mais en même temps, un vigoureux gourdin qui tentait de s’insinuer au bas de son dos. Il se retourna pour contempler un splendide spécimen hermaphrodite, issu du génie génétique propre à Alpha. Il accepta les avances de la créature et la suivit dans un boudoir intime. Comme elle commençait à le déshabiller avec habileté, Lukas préféra poser tout de suite ses questions.
— Je cherche la Princesse Thalie, on m’a dit que je pourrai la trouver sur
Alpha 37.
— Je crois que j’ai eu le plaisir d’honorer de mes charmes tous les êtres qui comptent dans cette station, mais je ne connais pas de Thalie.
— C’est pourtant la fille du Gouverneur Paliokos.
— Si on croit la légende, Paliokos ainsi que tout son personnel ont disparu il y a près de cent ans. On raconte qu’ils vivaient dans une ancienne forteresse, au pied des montagnes, mais aucun de ceux qui sont allés là-bas n’en est jamais revenu.
Lukas laissa la belle créature terminer ce qu’elle avait entrepris. Lorsque sa bouche se referma sur son sexe, il fût envahi d’un bien-être incomparable. Puis la créature guida son pénis dans son vagin bionique, et il eut le sentiment que son énergie se diffusait au rythme de ses vibrations intimes.
Lorsqu’elle introduisit son organe érectile entre ses reins, il ressentit une puissance infinie le pénétrer, l’influx remontant le long de son dos, de son cou, jusqu’à son cerveau. Soudain, il vit un éclair blanc.
— Alors mon chou, tu as aimé ?
Le jeune Jedi se mit en quête de la forteresse de légende. Une rapide recherche dans les archives galactiques lui permit de localiser le siège de l’ancien gouvernorat. L’endroit semblait sédimenté. Une couche épaisse de matières organiques formait un tumulus aux coordonnées indiquées. Le radar sismographique du vaisseau lui révéla la structure cachée sous la végétation. Une courte rafale de son canon à impulsions antimatière mit à jour une porte lourdement blindée. Il chargea son droïde analyste de décrypter le code d’ouverture. Après quelques secondes, la porte s’ouvrit lentement. Sur le seuil, il ressentit d’abord le froid, puis vint l’odeur du gaz. Le droïde le sauva en lui envoyant un signal d’alerte. Son cyber-assistant se connecta au système de régulation central et relança la ventilation, puis il rétablit la consigne de température à sa valeur nominale. Quand les paramètres furent stabilisés, il autorisa le jeune homme à pénétrer dans le palais endormi.
Le Jedi parcourut les corridors froids, le sabre à la main, paré à toute manifestation hostile, mais il ne rencontrait que des créatures endormies. Il parvint à une chambre où un homme et une femme gisaient sur le sol, de part et d’autre d’une table sur laquelle reposait le corps immobile d’une magnifique jeune fille. Sur le moniteur auquel son poignet était relié, un compte à retour était affiché. Il ne restait plus que quelques minutes avant la fin du décompte.
Le corps de la jeune fille était froid mais son cœur battait très lentement. Lukas commença par masser lentement les extrémités pour accélérer la circulation sanguine. Puis, posant les mains sur les seins glacés, il fit appel à toutes les ressources conférées par la Force pour réchauffer les organes centraux. Progressivement, le moniteur indiqua une reprise des signes vitaux. La température corporelle remonta rapidement et le jeune chevalier sentit les premiers frémissements dans le corps allongé. Se souvenant des instructions reçues, Lukas débrancha les instruments et monta lui-même sur la couche où gisait la Belle. Soulevant les cuisses de la jeune fille, il la pénétra lentement. Comme il sentait une résistance au
moment de rompre l’hymen de la jeune vierge, il accentua sa pression pour faire de Thalie une femme. Dans le même moment, les paupières de la jeune princesse se soulevèrent alors qu’un mince filet de sang coulait entre ses cuisses.
— Qui êtes-vous ? Êtes-vous le Prince Charmant ?
— Je suis Lukas, chevalier Jedi, envoyé pour vous ramener à la vie.
— Chevalier Lukas, je n’ai rien senti, voulez-vous recommencer ?
©Eros Walker 2022